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Maternité

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Préserver le capital santé mère-enfant

L’obésité touche de plus en plus de femmes jeunes, et ainsi de femmes enceintes, ce qui peut être néfaste pour la santé des mères et de leurs nouveau-nés. Chez la mère, l’obésité augmente le risque de diabète gestationnel, d’hypertension artérielle gravidique, de complications thrombo-emboliques, et d’accouchement par césarienne. L’obésité maternelle est également associée à la naissance de nouveau-nés macrosomes (poids au-delà du 90ème percentile), ce qui augmente le risque de traumatismes néonataux (dystocie des épaules, par exemple).

L’origine de l’obésité est multifactorielle et repose sur des facteurs comportementaux, environnementaux, biologiques (et génétiques) dont certains sont établis au cours de la période périnatale. L’environnement in utero au cours du développement de l’enfant, et pendant les premiers mois de la vie, programme la santé future du nouveau-né le rendant plus vulnérable (ou plus résistant) aux maladies, telles que l’obésité, le diabète ou les maladies cardio-vasculaires.

Les enfants nés de mères obèses ont 5 fois plus de risque d’être obèses à leur tour que des enfants nés de mère de poids normal. Si la génétique explique une partie de cette association, elle n’explique pas tout. On sait aujourd’hui que ce cercle vicieux intrafamilial est alimenté en partie par un environnement périnatal à risque qui programme le métabolisme des enfants. La sédentarité, la suralimentation ou le stress que subit la mère lors de la grossesse sont autant de facteurs qui influencent la santé future du nouveau-né à l’âge adulte.

 

Prendre en charge l’obésité avant / pendant / après la grossesse

Envisager la prise en charge de l’obésité en période pré-conceptionnelle est une première étape importante, pour préparer la grossesse, en sachant que l’obésité peut parfois être un facteur d’infertilité.

S’il parait normal de prendre du poids pendant la grossesse, une prise de poids excessive (> 20 kg) contribue à augmenter le risque de complications chez les mères et leurs nouveau-nés. En outre, le maintien du poids dans le post-partum favoriserait également l’installation  (et l’aggravation) de l’obésité maternelle sur le long terme. La prise de poids recommandée en cas d’IMC > 30 kg/ m2 se situe entre 5 et 9 kg contre 11 et 16 kg pour un IMC normal.

Avoir une prise de poids conforme aux recommandations au cours de la grossesse n’est pas une chose aisée. Les actions éducatives sont aujourd’hui indispensables pour aider les femmes enceintes à suivre les recommandations, sans que cela représente un effort important ou que cela puisse engendrer un ressenti négatif. Bien au contraire, le côté positif du bien être pendant la grossesse et le sentiment de préserver pour l’avenir le capital-santé de l’enfant est la priorité.

Ainsi, il est préconisé que les femmes enceintes avec une obésité préexistante aient une prise en charge obstétricale précocement au cours de la grossesse (dès le premier trimestre), organisée en lien avec le médecin généraliste, et prolongée jusqu’en post-partum.

En cas d’antécédent de chirurgie de l’obésité, une prise en charge multidisciplinaire impliquant l’obstétricien, l’équipe de nutrition et le chirurgien est également préconisée.

 

Mieux manger et bouger plus pendant la grossesse, c’est possible et ce n’est pas dangereux ! 

La grossesse représente pour la famille un temps privilégié pour l’éducation à la santé. L’arrivée d’un enfant est perçue comme un « nouveau départ » qui favorise la prise de conscience des changements nécessaires à mettre en place pour le bien être du futur noyau familial et en particulier du bébé. La période de la grossesse constitue donc une opportunité idéale pour initier un mode de vie sain pérenne que ce soit au niveau des modifications des habitudes alimentaires ou de comportement sédentaire en promouvant la pratique d’une activité physique pour toute la famille.

L’objectif de la prise en charge par les médecins nutritionnistes, diététiciens, éducateurs sportifs, psychologues, est d’améliorer le comportement alimentaire et la condition physique, sans stress. Démarrer une activité physique pendant la grossesse peut sembler difficile car on associe souvent la grossesse avec une période où il faut davantage se ménager et se reposer. Pourtant, la pratique d’une activité physique raisonnable comme la marche active, la gymnastique ou la natation pendant la grossesse n’est pas dangereuse et apporte un réel bénéfice pour la mère (taux de césarienne moindre, réduction de la fatigue, des douleurs lombaires et de l’anxiété) comme pour le nouveau-né (amélioration des capacités de mémorisation et d’apprentissage et de l’adaptation aux situations de stress).

Après l’accouchement, maintenir ces « bonnes habitudes », viendra en synergie avec l’allaitement, pour aider le retour au poids pré-gestationnel.