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Famille

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Les habitudes de vie sont des facteurs déterminants dans l’apparition et l’entretien des problématiques d’obésité commune de l’adulte mais surtout de l’enfant. Or, changer des habitudes de vie est plus difficile qu’il n’y paraît. Surtout si ces habitudes sont partagées au sein d’une famille et qu’elles « facilitent » le quotidien. Lorsque des parents consultent pour l’excès de poids de leur enfant, surtout si ce dernier est jeune, la prise en charge familiale prend tout son sens, bien évidemment.

Le principe d’une prise en charge familiale est basé sur la notion d’accompagnement vers des changements progressifs, bénéfiques pour toute la famille, durables dans le temps et sans pression excessive ni sur l’enfant ni sur ses parents. Elle est particulièrement indiquée si le sujet est jeune puisqu’on peut considérer alors que les habitudes de l’enfant sont acquises en imitant ses parents. On parle de mimétisme parental.

Deux difficultés sont à souligner :

1 Lever le sentiment de culpabilité des parents tout en les responsabilisant est sans doute un point délicat.

2 Influencer positivement les changements de comportement de l’enfant sans le stigmatiser (c’est-à-dire le pointer du doigt en le jugeant négativement) ni le culpabiliser est essentiel pour préserver son bien-être, son estime de soi et éviter de perturber plus encore son rapport à l’alimentation.

Rien de pire, en effet, que de manger différemment des autres au cours d’un repas ! Une prise en charge familiale permet d’immiscer des changements progressifs pour tous sans exclure l’enfant ou le sujet avec excès de poids. Elle permet d’éviter une focalisation excessive sur les approches diététiques. Il est impératif d’épargner à l’enfant, surtout s’il est jeune, les préoccupations de l’équilibre alimentaire, même si on enseigne actuellement cette thématique à l’école. La connaissance transmise par l’éducation ne sous-entend pas que l’enfant doit être en mesure de savoir ce qui est bon pour lui et de l’appliquer. Il paraît illogique de demander à un enfant de tenir à jour lui-même son calendrier vaccinal ! Ne perdons pas de vue que nos enfants ne doivent pas être responsabilisés à outrance ! Les explications à apporter à l’enfant doivent être adaptées à son âge et à son degré de maturité. Il ne semble pas y avoir d’âge limite et un adolescent de 16 ans non motivé à la prise en charge peut quand même tirer bénéfice des effets indirects d’une prise en charge familiale !

Schématiquement, voici quelques exemples de situations pour lesquelles une prise en charge familiale est facile à comprendre :

1 Quand les habitudes culinaires familiales sont riches en calories, accompagner la maman vers des changements est un objectif de bon sens. Mais pas toujours simple à mettre en œuvre ! Néanmoins, des programmes d’éducation thérapeutique dédiés, par exemple dispensés dans des centres sociaux ou des maisons médicalisées, sont d’excellents supports pour aider aux changements progressifs.

2 Un enfant très sédentaire peut le devenir un peu moins si l’on explique aux parents l’intérêt de limiter le nombre d’heures d’écran en leur rappelant qu’en tant que parents, c’est à eux de fixer certaines limites. Parfois, valoriser les parents et les aider à retrouver de l’assurance dans leur rôle de parents est nécessaire et très bénéfique et pas uniquement sur le plan alimentaire !!! C’est la question de la parentalité, un peu malmenée aujourd’hui.

3 Un enfant obèse isolé au sein d’une fratrie d’enfants de poids normal peut parfois subir des moqueries de ses frères et sœurs et en souffrir. Dépister ces situations et aider la fratrie à accepter ce membre de la famille un peu « hors normes » est également nécessaire.

4 Une situation complexe peut parfois amener l’enfant à « manger quand ça ne va pas ». Aider les parents à distinguer « grignotages gourmands » et « troubles du comportement alimentaire » permet de les aider à adopter la bonne attitude.

 

Ces situations volontairement simplifiées ne doivent pas faire oublier que dans la vraie vie, les choses sont souvent beaucoup plus compliquées. Mieux appréhender les relations intra familiales permet d’ajuster l’accompagnement. Les objectifs à atteindre doivent être concertés, accessibles et réalistes et les conseils doivent être délivrés sans jugement

Les prises en charges familiales nécessitent de s’assurer d’une évaluation sérieuse du contexte de vie de l’enfant tout en sondant les représentations de chaque membre de la famille, c’est-à-dire les croyances et la valeur symbolique attribuée à l’alimentation en général. Elles devront s’adapter à chaque situation familiale (parents divorcés, famille recomposée, famille monoparentale, adulte référent -grands-parents, éducateurs…-), selon les origines ethniques et les habitudes culturelles, le mode de vie global, l’environnement et le niveau d’étude des parents.

Il sera par ailleurs indispensable de prendre en compte l’âge de l’enfant, son cursus scolaire et son vécu de l’excès de poids. Cerner ses ressentis face à l’obésité, estimer son réseau social, amical, son insertion scolaire, etc… permet d’évaluer le retentissement psychologique de l’enfant et d’adapter le type d’accompagnement.

L’accompagnement familial n’est pas exclusivement réservé à la prise en charge des enfants avec excès de poids. Il peut également être proposé aux adultes pour lesquels un facteur externe familial influençant les habitudes ou le comportement alimentaire a été identifié : pression excessive du conjoint, famille non soutenante…

La prise en charge familiale reste une approche pluridisciplinaire, personnalisée et adaptée au cas par cas. Elle permet de ne pas sous-estimer la complexité des facteurs impliqués dans les problématiques d’excès de poids. Elle vise à « accompagner pour mieux soigner » les enfants ou les adultes dont les habitudes de vie sont fortement liées à leur entourage familial.